Je pouvais enfin réaliser le rêve de toute ma
vie, visiter à loisir
le théâtre des événements qui m'avaient tant passionné.
Heinrich Schliemann
Si la ressemblance
cartographique et toponymique, entre la péninsule du Sinaï et le site du Lauzet, est
surprenante, les paysages sont en revanche fort différents. La péninsule du Sinaï forme
une zone escarpée, aux gorges profondes, sillonnée par des vallées arides et
rocailleuses, inhospitalières et hostiles.
Le massif sinaïtique situé
vers le sud de la péninsule, très accidenté et difficile d'accès, présente des
montagnes impressionnantes poussant vers le ciel jusqu'à des altitudes supérieures à
1500 mètres. Le point culminant, le mont Horeb, d'où la vue s'étend jusqu'à la mer,
domine la péninsule baignée par la mer Rouge qui se divise ici en deux bras portant
autrefois les noms de golfe Heroopolite à l'ouest, et de golfe Achanitique à l'est,
aujourd'hui baptisé golfe d'Akaba.
Hormis l'impressionnant
barrenc du ruisseau de Couleurs, délimitant au nord-ouest le plateau du Lauzet, ce
dernier présente un aspect général de garrigues. Un maquis touffu de bruyères,
d'épineux et de chênes lièges recouvre presque entièrement ce plateau s'inclinant en
pente douce depuis la Pique jusqu'au ruisseau du Carla vers le ponant. Il est vrai que
là, dans la belle lumière de la douce Aude, rien ne vient suggérer l'aspect grandiose,
majestueux et titanesque du massif du Sinaï biblique. Certes, nous sommes en présence
d'une maquette, d'un modèle réduit de la péninsule sinaïtique. Cependant,
l'absence de montagne hormis la modeste pointe rocheuse de la cote 582, près de la
ferme de Laval-Dieu nous a laissés perplexes. Les abbés Saunière et Boudet
disposaient ici d'un site exceptionnellement propice pour nous livrer une clé
essentielle, à exploiter impérativement.
Cette analogie topographique
et toponymique, qui n'aurait su échapper à leur perspicacité, nous place là,
d'emblée, au cur même, à la source de la pensée judéo-catholique. Par-là
même, ils ne sauraient plaisanter avec un tel sujet. Ce serait hérétique de leur
part. Notre intuition nous laisse supposer que cette clé recèle un mystère, ou pour
mieux dire: une seconde clé.
To shine:
briller
La loi y fut proclamée
au milieu des clartés fulgurantes, au bruit des éclats d'un tonnerre incessant, et dans
la splendeur immense d'une montagne en feu. Ce brillant appareil dans la proclamation de
la loi a fait donner à cette montagne le nom de Sinaï to shine (shaïne) briller,
étinceler, éclater to eye (aï) regarder, avoir l'il sur (p.
75). Quelques lignes plus loin, faisant allusion à l'Arche d'Alliance, Boudet introduit
les mots: projeter, mesurer, avoir l'il sur, trame de laine comprenons
l'N partager
Bref, l'abbé nous invite à
effectuer un travail géométrique utilisant subtilement ses tracés directeurs. Là où
s'arrête l'analogie entre Sinaï et Lauzet, commence le domaine du virtuel, du
géométrique, de la pensée rationnelle et constructive qui doit nous permettre de
trouver la montagne sainte où l'Eternel confia à Moïse les précieuses Tables de la
Loi. Nous appartiendrait-il de tracer cette sainte montagne puisque absente
sur le terrain suivant les critères logiques que déploie l'abbé tout au long de
son codage ?
Chez Boudet, et nous verrons
plus loin que ceci est valable pour Saunière, la montagne que nous devons tracer
doit répondre à six critères incontournables:
Elle se construit sur le nombre d'or,
tracé directeur.
Elle est lumineuse, brillante,
étincelante, éclatante
Elle constitue un grenier, ou plus
précisément: est liée au blé, au pain, aux précieuses céréales, par le biais de la
manne céleste reçue par le peuple hébreu.
Elle se doit d'être initiatique et en
conformité avec la culture et la sagesse des grands maîtres égyptiens, dont Moïse,
enfant, adolescent puis adulte, avait été nourri.
Elle a selon toute vraisemblance une
forme triangulaire, puisqu'il s'agit d'une montagne de feu le triangle D est
d'ailleurs le symbole alchimique du feu et, d'autre part, la péninsule du Sinaï
accuse une forme triangulaire très caractéristique.
Cette montagne comporte un il: to
eye, avoir l'il sur.
Le lecteur devinera
aisément où l'abbé veut nous entraîner. Il nous suggère de tracer une fois de plus
une pyramide, selon un modèle imposé dans sa carte RENNES CELTIQVE et qui
constitue son système ou tracé directeur.
Il semble perspicace
d'utiliser comme sommet la crête sommitale de la Pique, balisée par un repère
géodésique existant avant Boudet marqué par une croix. Cette
petite borne d'Etat Major, fort opportune, constituera notre pyramidion. Il est logique de
supposer que la pyramide devra épouser au plus près la forme triangulaire du Lauzet,
particulièrement suggestive du monument égyptien. Ce dernier sera donc renversé.
Traçons sans plus tarder
notre horizon lumineux de Khoufou sur la carte IGN au 1/25000.
FIAT LUX
Quelle n'est pas notre
extraordinaire surprise, en constatant que
(suite page 205 et suivantes:
démonstration absolue de la totale collusion entre les abbés Boudet et Saunière, de
leur complicité, de leur connivence dans le partage d'un secret dont nous révélons la
nature dans ces derniers chapitres)