Des rives du
Nil au
désert de Sin
Extrait 4 du livre "Les clés d'or du trésor de
Rennes-le-Château"
Moïse, Moïse ! Dieu dit: n'approche
pas d'ici, ôte les sandales
de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est une Terre Sainte !
Exode III, 4.6
Ainsi le Seigneur faisait éclater sa
puissance au regard des Hébreux
et cet éclat de pouvoir divin a valu à cette partie du désert
le nom de Sin Shine (Shaïne), éclat.
Henri Boudet (p. 72)
Nous avons vu l'importance
que revêtait aux yeux de Boudet la terre d'Egypte et ses monuments initiatiques. Nous
avons également mis en évidence la relation topographique existant entre le delta du
Nil, le microcosme Blanque/Sals, et le macrocosme Aude/Sals. Nous connaissons la
similitude entre la fontaine de la Gode et la fontaine de Mara, située selon les textes
bibliques dans le désert de Pharan, près de la mer Rouge.
Engagé dans le désert,
le peuple après trois jours de marche dans cette aride contrée, parvint auprès d'une
fontaine dont les eaux étaient impropres à la boisson à cause de leur mauvais goût, et
il se prit à murmurer.
Les eaux de cette fontaine nommée Mara n'étaient pas
seulement amères; elles étaient encore corrompues, et cette altération repoussante est
bien indiquée dans le verbe celtique to mar, gâter (p. 71).
Plus loin, l'abbé compare
les eaux de la Gode avec celles de Notre-Dame de Marceille: Elle était pour eux
Notre-Dame de Marsilla, ou des yeux gâtés, endommagés et fermés par la maladie
to mar, gâter, endommager, to seel (sil), fermer les yeux (p.
279 et 280). Alors, ouvrons les yeux sur la carte IGN. Nous constatons que l'axe
horizontal passant par la Gode coïncide, vers l'ouest, avec le point portant la cote 582
dénommé La Pique, et matérialisé sur le terrain par une borne d'Etat Major.

Axe Fontaine de La Gode - La Pique de Laval-Dieu
Une visite en ce lieu nous
révèle que cette borne, dont la date est rendue illisible par l'érosion, mais qui
existait déjà du temps de Boudet, comporte une croix gravée à son sommet ! Cet
axe possède encore une curieuse propriété. Souvenons-nous de notre première pyramide
tracée sur la carte Boudet: sa construction nous avait permis de mettre en évidence la
chambre du Roi, correspondant avec l'Haum-moor et la Mon Gauloise
maison mortuaire, il s'entend. Bien étrange coïncidence: l'axe La Gode La Pique,
mis en exergue par l'abbé, passe très précisément par ce point matérialisant la cella
royale du monument.
Nous obtenons ainsi un axe
essentiel passant par la Pique de Laval-Dieu, altitude 582 m matérialisée par
un cube comportant une croix gravée, et par la source de la Madeleine ou
fontaine de la Gode, assimilée à Notre-Dame du Cros de la croix et
à Notre-Dame de Marceille.
Rappelons l'interprétation
du nom de la Gode par Boudet: to goad: aiguillonner. Il s'agit bien ici de l'aiguille
ou Pique, dite encore Pech de Laval-Dieu. En occitan, pech signifie: pic, sommet,
montagne
Si nous prolongeons notre
axe encore plus loin à l'ouest, nous constatons qu'il passe successivement par le corps
de ferme du Carla, intersecte la ferme du Prat del Jutge, et va se perdre dans le lieu-dit
La Peyre Escrito, en occitan: la pierre écrite.
Tâchons de déchiffrer ce
mystère d'écriture et d'y lire les arcanes secrets susceptibles de nous mettre sur la
piste du secret de Rennes. Interrogeons d'abord les Saintes écritures, et plus
particulièrement l'Exode.
Le Sinaï sur
les bords de l'Aude
Or, le troisième jour, dès le matin, il y
eut des tonnerres,
des éclairs, une lourde nuée sur la montagne et un son de cor
très puissant; tout le peuple qui était dans le camp trembla.
Exode 19.16
A la lecture des pages
consacrées à Moïse dans La vraie langue celtique, une première anomalie saute
aux yeux. En effet, selon les exégètes bibliques, le nom de Moïse signifierait: sauvé
des eaux, allusion à l'épisode célèbre du jeune enfant, abandonné sur un berceau
flottant à la dérive sur le Nil, et sauvé miraculeusement par la fille de pharaon.
L'écriture nous dit textuellement: Il devint pour elle un fils et elle l'appela du nom
de Moïse, car, dit-elle, je l'ai tiré des eaux.
Le nom de Moïse, en hébreu
môschè, que l'étymologie populaire rapproche du verbe hébreu mâschah
signifiant tirer, extraire, est probablement d'origine égyptienne et signifie: fils, ou
garçon. Ce dernier, recueilli par la famille du pharaon, sera éduqué, instruit et
initié dans le cadre de la sagesse égyptienne.
Nous savons, par les textes
sacrés, que ce bel enfant fut confié à la providence divine, dans une corbeille
de papyrus rendue étanche par un calfatage de bitume et de poix, et abandonnée dans les
joncs abondants sur la rive du Nil. Or, corbeille se dit en hébreu tébah, qu'il
faut rapprocher de l'Arche construite par Noé, et du mot anglais utilisé par Boudet: tub,
vaisseau découvert, cuve, baquet (p. 47).
Il est pour le moins curieux
qu'un ecclésiastique, érudit en la matière, démente et contredise formellement
l'interprétation étymologique hébraïque ou égyptienne, relative au nom de Moïse !
L'abbé affirme en effet que le nom de Moïse doit uniquement s'interpréter par
l'anglais:
c'est là l'explication fort simple et très claire du nom de Moïse
par la langue celtique to mow (mô), moissonner, faucher, to ease
(ise), délivrer (p. 70). En d'autres termes, Moïse doit son nom au fait d'être dispensé
de moissonner et délivré des corvées afférentes aux travaux des champs.
On croit rêver en lisant de
telles élucubrations, surtout émanant d'un homme d'église au demeurant fort érudit.
Connaissant maintenant beaucoup mieux l'ironie moqueuse et espiègle de notre crypteur,
nous en tirons la conclusion suivante: le nom de ...