Que nul n'entre ici s'il
n'est géomètre est la devise des Pythagoriciens. C'est aussi celle de Boudet et de
son frère, c'est notre plus intime conviction. Chercher un point sur une carte revient à
construire quelque chose ayant rapport avec la géométrie étymologiquement: mesure
de la terre ne fut-ce que par des coordonnées géographiques. On peut ainsi
définir un point sur une carte, comme l'intersection d'une verticale, longitude ou axe
nord-sud, et d'une horizontale, latitude ou axe est-ouest. Cette règle est incontournable,
que l'on aime ou non la science d'Euclide !
On obtient alors une croix.
La mention figurant sous les 4 anges effectuant le signe de croix, en l'église de
Rennes-le-Château, s'imposent à nous une fois de plus: par ce signe tu le vaincras.
Mais restons concrets et
donnons un exemple. Imaginons que l'entrée du sanctuaire souterrain soit la mine de
jais, située près du Dé et de la pierre du pain sur le flanc nord du
Serbaïrou. L'ouverture doit pouvoir être matérialisée sur carte par un point situé
sur l'axe vertical de la croix grecque gravée placée par Boudet au Serbaïrou, soit
juste en dessous du dolmen. Il va de soi que, dans un système habilement crypté,
ce point ne figurera pas sur la carte: sa position devra se déduire des indications
fournies par le crypteur.
Ce dernier peut jouer du
clavier à la disposition de tout monteur de cryptage, et la gamme est assez
étendue: cabale phonétique, système de Vigenère ou autre procédé de codage, système
analogique ou comparatif
En revanche, sur carte, le choix est restreint. Le crypteur
ne dispose que de trois possibilités s'il veut être précis:
Configuration analogique, dûment
suggérée dans le texte. Par exemple, ainsi que nous l'avons établi: similitudes entre
le site de Rennes-les-Bains et l'Arcadie, ou entre le microcosme de Rennes-les-Bains et le
macrocosme d'Alet-les-Bains.
Configuration géo-topographique, mise
en place d'un système logico-déductif à base d'éléments géométriques et/ou
de coordonnées polaires, comme c'est le cas pour les trésors maritimes.
Rester flou sur le point, mais insister
sur un ou plusieurs indices susceptibles de mettre le chercheur sur la voie. Par exemple: à
100 mètres nord-nord-est du vieux chêne, près d'une fontaine, etc
Nous allons montrer que
l'abbé superpose les trois systèmes de manière fort habile. A nous de déjouer les
pièges et embûches qu'il a mis sur notre chemin. En l'occurrence, dans notre exemple
fictif, le crypteur peut nous envoyer par cabale phonétique ou autre procédé
à la mine de jais du Serbaïrou, et mettre ce point en évidence grâce à
un procédé géométrique idoine: un cercle, l'intersection de plusieurs droites, une
triangulation...
Il faut
partir du connu pour aller à l'inconnu
Il serait présomptueux dans
cet ouvrage de rédiger une étude exhaustive du symbolisme de la croix. Le lecteur
intéressé peut consulter notre index bibliographique. Nous recommandons l'excellent
livre de René Guénon: Le symbolisme de la croix. Retenons qu'en grec, le mot
croix se dit s t a u r o s (stauros), en latin crux, crucis qui a
donné le terme creuset , crucis tirant lui-même son origine du
sanskrit kreuk, krach, krouk, signifiant tumulus, monticule, colline funéraire.
Selon Boudet: Les
missionnaires chrétiens
firent graver des croix grecques sur tous les
points de ce cercle de pierres, à l'entrée du cromleck, aux Crossés, au Roukats, au
Serbaïrou, sur la crête du Pla de la Coste et de las Brugos et au Cugulhou du couchant
(p. 306).
Cette insistance, aussi bien
chez Boudet que chez Saunière Par ce signe tu le vaincras, mention gravée
au-dessus du bénitier supporté par le diable nous invite à utiliser ce symbole,
non sur le terrain, ces croix étant inexistantes, mais sur la carte même où elles
figurent.
Qu'est-ce qu'une croix
grecque ? Elle se présente comme la simple intersection de deux segments de droites, se
croisant orthogonalement, à branches égales ou inégales, dont l'une est verticale et
l'autre horizontale. C'est cet aspect le plus restrictif du symbolisme de la croix que
nous retiendrons pour l'instant. C'est le signe adopté pour l'addition (+) ou pour la
multiplication (x).

C'est aussi un être géométrique qui
nous invite presque instinctivement à prolonger les deux traits dans les quatre
directions cardinales de l'espace. Dans le cadre d'un espace géométrique à trois
dimensions, nous devons envisager 6 directions possibles:

Ces paroles de Clément
d'Alexandrie résument admirablement notre propos: de Dieu cur de l'univers
partent les étendues infinies qui se dirigent l'une en haut, l'autre en bas, celle-ci à
gauche, celle-là à droite, l'une en avant, l'autre en arrière; dirigeant son regard
vers ces six étendues comme vers un nombre toujours égal il achève le monde: il est le
commencement et la fin, l'alpha et l'oméga; en lui s'achèvent les six phases du temps et
c'est de lui qu'elles reçoivent leur extension indéfinie, c'est là le secret du nombre
7.
La croix devient alors
assimilable au centre du monde. C'est sur la croix que Jésus a souffert l'agonie et a
expiré par la lance du centurion Longinus donc, par le fer. Chaque branche
de la croix est aussi un axe hache pour Boudet, H pour hauteur,
comme pour horizontal.
En conséquence, cette
règle d'orientation cardinale devient ipso facto opérative sur l'espace
topographique de la carte RENNES CELTIQVE. Les croix grecques gravées qui
s'y trouvent disséminées nous invitent de façon impérative à prolonger leurs branches
en direction des quatre points cardinaux.
Pour ce faire, utilisons ...